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07nov15
Voir Communiqué de la LADDH au sujet
de l'agression de la journaliste en juin 2016 [ARA]Lettre d'une journaliste qui fait l'objet de menaces et d'agressions de la part d'un agent de la DCE (direction de contre-espionnage)
Alger le 7 Novembre 2015
Khalida Naila Benrahal
JournalisteObjet : Différent avec un adjudant du DCE
J'ai l'honneur de venir respectueusement solliciter votre haute bienveillance de bien vouloir examiner ma requête relative à l'abus d'autorité dont je suis victime quotidiennement de la part du sous officier usant de son statut pour régler à son profit un contentieux qui relève pourtant des compétences des instances locales et des juridictions civiles.
En effet, Monsieur,
Je fais l'objet de menaces, intimidations et agressions exercées, depuis le 14 Novembre 2014, par mon voisin, le nommé Chawki Selhab, adjudant à la DCE (direction de contre-espionnage), suite à un litige banal avec sa femme. Dans la matinée du 14 Novembre, j'ai eu la désagréable surprise de voir deux policiers en tenue forcer la porte de mon domicile, sans perquisition, pour m'intimer l'ordre de ne plus déranger le sieur Selhab. Bien évidemment, j'ai immédiatement déposé une plainte au niveau du commissariat de la circonscription compétente du 1er Mai. Lors de la procédure d'enregistrement de la plainte, quelle a été ma grande surprise de découvrir la présence de l'adjudant Selhab au bureau de l'officier de police.
J'ai été d'autant plus traumatisée par les menaces proférées à mon encontre au cours de la séance. Il a pointé son doigt en me disant : « Reste tranquille, tu connais mon statut et tu sais ce que je peux faire à toi et à ta maman. Et je te corrige : je suis un « kiada » à la DRS ». A son tour, l'officier de police nous a avertit, moi et ma mère sur place sans enregistrer notre plainte. A partir de ce moment, l'adjudant Selhab mettant en avant son « statut » verse dans le harcèlement continu, Il ne cesse de me menacer de « m'expulser » de l'immeuble. J'ai déposé plusieurs plaintes en vain. Il n'a jamais été convoqué, ni auditionné. Le 30 décembre, son chef hiérarchique, le Général Achour, m'a convoqué « officieusement » par l'intermédiaire du Directeur du CIP (centre international de presse) et la présidente directrice-général du quotidien « El Moudjahid ». Je me suis déplacée pour le rencontrer. Il a alors réitéré la demande de retrait de mes plaintes en me promettant de prendre en charge le problème. Il a effectivement convoqué le voisin indélicat et l'a ordonné d'arrêter les intimidations. En vain, 48 heures seulement après cet entretien, le voisin a tenté de m'agresser physiquement à la sortie de mon appartement et en présence des policiers qui ont heureusement intervenu. « Le général t'a pourtant averti, tu ne veux pas rester tranquille, tu sais que je peux te faire mal à toi et à ta maman », m'a-t-il dit. J'ai déposé une 2e plainte au niveau de la brigade de la Gendarmerie Nationale d'El Madania et j'ai saisi par courrier le procureur militaire prés le tribunal de Blida.
Lors de la présentation, il m'a supplié de le pardonner. Chose faite, puisque le procureur prés le Tribunal militaire de Blida a également opté pour la réconciliation. Mais, il n'a jamais cessé de me menacer et, à chaque fois, il me répondait qu'au retour du « stage en France, tu vas regretter tout ce que tu as fait et tu vas la payer cher, très même cette fois ». Il a même menacé mon voisin de palier, un PCA à la DGSN parce que sa femme a secouru ma mère lors de son agression avec arme blanche en mon absence en lui disant « N'Ta houkouma wana houkouma, ne lui adresse plus la parole, je m'occupe d'elle ». J'ai saisi le procureur militaire une 2e fois et j'ai déposé une plainte au niveau de la Gendarmerie suite à des menaces proférées à mon égard suite à sa convocation « finalement » par la Gendarmerie en me disant « La police ne peut rien me faire. Ils sont sous ma tutelle et aucune plainte ne sera suivie contre moi ».
J'ai saisi également le Directeur Général de la Sûreté Nationale pour laxisme et complicité des policiers. Les choses ont commencé à bouger et le voisin a été finalement convoqué, lui, sa femme et son fils. C'est à partir de là , il a accéléré son acharnement sur moi et ma mère , hypertendue et âgée (61 ans) .Le mercredi 4 Novembre 2015, de retour à la maison, après avoir reçu une convocation du procureur de la République de Sidi M'hamed, il m'a agressé physiquement avec sa femme à l'entrée de l'immeuble, si ce n'est l'intervention des passagers, tout en menaçant publiquement avec son doigt que cette fois, ce sera ma dernière chance. Le jeudi 5 Novembre 2015, de retour à la maison, il a indiqué devant ma mère , pour la terroriser ,à un chauffeur de véhicule stationné que j'ai déja signalé aux policiers en vain avec l'immatricule à l'appui, « c'est elle, « arfed rabha » le plutôt possible ». Pour mieux m'humilier, l'adjudant Selhab me demande à chaque fois de lui ramener « les hommes » parce que j'habite seule avec ma mère et je n'ai pas d'homme ou soutien. La Gendarmerie vient de m'informer que je dois saisir le procureur civil parce qu'il ne fait plus parti des éléments de l'ANP, alors devant la police il se présente devant la police comme « cadre du DRS » commandant à la DCE.
Monsieur,
Vous êtes l'ultime recours d'un cas de flagrant de hogra publiquement assumé par « un cadre du DRS », semble-t-il, et d'une complicité des institutions censées défendre les droits des citoyens. Qui rendra justice à une citoyenne qui refuse d'abdiquer à toutes formes d'intimidations et de menaces ? Face à cette situation outrageante qui m'a causé un grave préjudice moral, ma vie a basculé dans l'horreur. Je suis en danger et ma vie est en danger du fait de la surveillance exercée avec « ses collègues » devant la cage d'escalier, lors de mon arrivée tardive ou au retour des missions professionnelles.
Veuillez agréer, Monsieur l'expression de mes sentiments les plus distingués.
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